
Les phases de la crise
(Gaudreau et Duchaine, 2020)
Phase 1 - Le calme
Dans cette phase, l’élève adopte un comportement approprié. Il s’engage dans la tâche, il respecte les règles de la classe et de l’école et répond de façon positive aux demandes de l’adulte.

Phase 2 - L'évènement déclencheur
De courte durée, cette phase peut prendre différentes formes et être interne et/ou externe à l’élève. Il peut s’agir d’un refus à une demande, d’un imprévu, d’un conflit, d’une accumulation de frustrations, d’un manque de sommeil, d’un problème de santé, d’anxiété, etc.
Phase 3 - L'agitation
On perçoit la phase d’agitation par un changement d’attitude et d’état émotionnel chez l’élève. Celui-ci peut vivre des frustrations, du découragement, de l’anxiété ou de l’irritabilité. La manifestation de l’agitation peut se caractériser de différentes façons chez les élèves. Il peut s’agir de mouvements des mains, des jambes, du regard, d’un comportement d’engagement en alternance avec un comportement d’évitement ou encore d’un retrait social. Durant cette phase, les interventions ayant pour objectif d’aider l’élève à demeurer calme et à contrôler son anxiété demeurent la meilleure façon de désamorcer l’escalade menant au sommet de la crise.

Phase 4 - L'accélération
Dans cette phase, les comportements de défiance ou d’évitement de la part de l’élève s’intensifient. Ce dernier peut adopter des comportements de désobéissance, d’intimidation et de provocation. Il peut crier, trembler, insulter, avoir des gestes brusques ou se fermer complètement. En agissant ainsi, l’élève peut vivre des difficultés à collaborer et à respecter les directives de l’enseignant. S’il exécute la tâche, il peut produire un travail incomplet ou de mauvaise qualité. Durant cette phase, l’élève peut vivre difficilement ses émotions et avoir l’impression de perdre le contrôle, ce qui rend la communication avec lui plus difficile (Leclerc, 1992). Afin de permettre à l’élève de se sentir en confiance et en sécurité, l’intervenant doit être en mesure de démontrer sa maîtrise de la situation.
Phase 5 - Le sommet
C’est la période la plus intense de la crise dans laquelle l’élève se désorganise et adopte des comportements plus destructeurs (bris de matériel, automutilation, attaques physiques). Plusieurs comportements peuvent être observés durant cette phase tels que crier, lancer des objets, donner des coups, pleurer, proférer des menaces, fuguer, etc. Il est possible que l’élève mette en danger son intégrité physique et celle des autres. Dans une telle situation, l’intervention prioritaire est d’assurer la sécurité des élèves, incluant l’élève en crise. Les interventions verbales sont à prioriser. Les interventions physiques non abusives doivent être envisagées uniquement si l’élève adopte des comportements qui mettent en danger sa sécurité et celle des autres (CPI, 2012).
Phase 6 - La décompression
C’est durant la phase de décompression que l’élève reprend peu à peu le contrôle de ses pensées et de ses actions. Son anxiété et son agitation tendent à diminuer. Différentes réactions peuvent survenir chez l’élève. Il est possible qu’il soit somnolent, qu’il fasse des promesses, qu’il se replie sur lui-même ou bien qu’il vive un sentiment de honte et de culpabilité. Un autre élève pourrait plutôt appréhender les conséquences et rejeter la faute sur les autres ou sur les circonstances pour tenter d’excuser sa conduite. Il est aussi possible que l’élève soit confus et qu’il ne se souvienne pas clairement ce qui s’est produit lors de la phase précédente. Durant la décompression, l’élève peut se sentir coupable, avoir peur, être gêné ou agressif. L’objectif de l’intervention est de rétablir le lien avec l’élève en lui offrant un soutien. Cette intervention permettra de faciliter la discussion pour faire un retour sur les évènements lorsque l’élève se sentira mieux (Needham, Sands, 2010).
Phase 7 - La récupération
La récupération désigne le retour au calme et constitue la dernière phase de la crise. Il est préférable d’attendre à ce moment pour faire un retour sur les évènements avec l’élève, de rétablir le lien avec ce dernier et de l’accompagner dans le processus de rétablissement et de réparation. Le rôle de l’adulte, idéalement celui qui est intervenu lors de la crise, est de soutenir l’élève en l’amenant à comprendre les différentes conséquences de ses actions (Beaumont & Sanfaçon, 2020). Cette phase constitue également le moment idéal pour expliquer à l’élève qu’il a toujours sa place dans le groupe s’il choisit d’adopter les comportements appropriés. L’intervention peut également inclure les élèves témoins afin de leur démontrer que l’intervenant est en contrôle de la situation et que l’élève en difficulté a obtenu l’aide dont il avait besoin.